Réunie le 21 janvier 2020, la Coordination asile.ge a décidé d’apporter officiellement son soutien au collectif de lutte des mineurs non accompagnés, qui occupe actuellement le Grütli dans l’espoir de se faire entendre des autorités.
La Coordination asile.ge dénonce de longue date les multiples carences prévalant dans l’accueil des mineurs isolés sur le territoire du canton, quel que soit le statut administratif de ces derniers. En conformité avec la Convention des droits de l’enfant, la Coordination asile.ge estime que ces enfants doivent être considérés comme tels et se voir reconnaître les droits découlant de leur minorité, indépendamment de toute considération de police des étrangers.
À ce titre, un accès à des structures d’hébergement et de santé adaptées à leur âge et leurs vulnérabilités, à la formation y compris professionnelle, ainsi qu’à l’ensemble des mesures de prévention accompagnement vers l’âge adulte.
Il est inadmissible que des jeunes soient aujourd’hui laissés dans l’errance, exposés à l’âpreté de la vie dans la rue et aux risques en découlant. Le fait que certains jeunes soient dénués de statut légal en Suisse ne saurait justifier de tels manquements à leur prise en charge. Les autorités cantonales doivent au contraire construire avec ces jeunes des réponses adaptées à leur situation, créer avec eux des perspectives d’avenir, tout en répondant aux besoins pressants de protection et de sécurité qu’ils expriment.
Partant, la Coordination asile.ge invite le Conseil d’Etat à apporter une réponse favorable à l’ensemble des revendications du collectif de lutte des MNA, à savoir :
- Un rendez-vous avec la Délégation du Conseil d’Etat aux migrations dans les plus brefs délais.
- Que plus aucun jeune ne dorme à la rue, l’ouverture de nouveaux foyers à taille humaine pour les MNA et les jeunes majeurs quel que soit leur statut légal.
- La présomption de minorité et une prise en charge en découlant, ainsi que l’arrêt immédiat de tous les tests de minorité.
- La scolarisation pour tous les jeunes jusqu’à 18 ans professionnelles. La scolarisation de 5 d’entre eux a été promise par les autorités en août dernier, aucun ne va à l’école à ce jour.
Outre les revendications qui précèdent, le soutien de la Coordination asile.ge se manifestera également par une aide matérielle durant l’occupation du Grütli. La Coordination asile.ge invite son réseau à participer activement au soutien matériel et politique des jeunes en lutte.